PORTRAIT RÉGIONAL DE LA QUALITÉ DE L’AIR ET DES SOLS

  • Les activités industrielles, le transport, le chauffage résidentiel et les feux de forêt génèrent des polluants atmosphériques affectant la qualité de l’air extérieur. Les particules fines (PM2,5) générées peuvent pénétrer profondément dans le système respiratoire et affecter la santé des popula- tions. Les PM2,5 sont cancérigènes et cer- taines sont toxiques (SO , NO , arsenic, etc.).

    En raison de la présence d’activités indus- trielles (fonderie de cuivre, papetière, mine à ciel ouvert, etc.), le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) mesure certaines substances dans l’air ambiant de Rouyn-Noranda, Témiscaming, Malartic et Senneterre (PM2,5, SO2, métaux, ozone).

    Le secteur de Senneterre est moins influencé par les activités industrielles et donne un portrait de la qualité de l’air représentative d’un milieu rural forestier.

    À partir des données recueillies en continu par ses appareils, le MELCC diffuse en temps réel sur son site internet un indice de qualité de l’air (IQA). Jusqu’en 2019, c’est à Témiscaming que le nombre de journées avec un mauvais IQA était le plus élevé dans la région, ayant oscillé entre 63 et 192 entre 2009 et 20194. En 2019, c’est à Rouyn-Noranda que le nombre de journées avec un mauvais IQA a été le plus élevé (77).

  • L’exposition chronique à l’arsenic augmente la probabilité de développer un cancer. À Rouyn-Noranda, cette problématique est particulièrement préoccupante pour la population du quartier Notre-Dame. Entre 2016 et 2020, les concentrations d’arsenic observées à la station située la plus près de la Fonderie Horne (station Portelance) ont été entre 23 et67 fois plus élevées que la limite de 3 ng/m3 du Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère. Les concentrations aux autres stations de Rouyn- Noranda étaient moins élevées, mais dépassaient tout de même beaucoup la limite.

    Deux études de biosurveillance sur l’imprégnation à l’arsenic de la population du quartier Notre-Dame ont été réalisées par la Direction de santé publique de l’Abitibi- Témiscamingue (DSPu) en 2018 et 2019, révélant que les concentrations d’arsenic dans les ongles des enfants et des adultes sont en moyenne quatre fois plus élevées que celles de la population d’Amos (témoin).

    La DSPu a formulé des recommandations à la Fonderie Horne afin qu’elle réduise ses émissions d’arsenic à la source et qu’elle poursuive l’assainissement et la décontamination des sols du quartier. Dans son plan d’action quinquennal (2019-2024), la Fonderie Horne s’est engagée à réduire ses émissions d’arsenic à 40 ng/m3 ou moins.

  • Entre 2012 et 2020, les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 les plus élevées ont été observées à Témiscaming (11-14 µg/m3), excédant la valeur cible annuelle de 10 µg/m3 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)6 pour les années 2012, 2013, 2016, 2017 et 2018.

    Quant aux autres municipalités (Malartic, Rouyn- Noranda, Senneterre), les concentrations moyennes annuelles étaient toutes sous le seuil (4-8 µg/m3).

  • Entre 2012 et 2020, les concentrations moyennes annuelles de SO2 observées aux stations de Rouyn-Noranda et Témiscaming ont été nettement sous la valeur seuil annuelle de 20 parties par milliard (ppb) du Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère (RAA). En 2020, les concentrations moyennes étaient respectivement de 1,5 ppb à Témiscaming, de 3,5 ppb et 1,8 ppb au centre-ville et dans le quartier Montée du Sourire de Rouyn-Noranda, respectivement.

    Il est à noter que le calcul des moyennes annuelles ne permet pas de rendre compte des variations journalières et horaires pouvant occasionner une détérioration momentanée de la qualité de l’air.

  • La région comptait 198 terrains considérés comme contaminés par des activités industrielles ou des déversements accidentels en 2020, soit 194 cas de contamination du sol et 70 de l’eau souterraine10. Une forte proportion des contaminations recensées dans la région étaient causées par la fuite de réservoirs d’hydrocarbures souterrains de stations-service. Sur les 198 terrains contaminés, 143 ont été réhabilités ou ont été considérés comme non nécessaires à la réhabilitation.

    Les MRC de Rouyn-Noranda et de La Vallée-de-l’Or avaient les plus grands nombres de terrains contaminés (65 et 60, respectivement). La contamination de l’eau souterraine était plus fréquente dans les MRC d’Abitibi et de La Vallée-de- l’Or (44 % et 43 % des terrains contaminés, respectivement). En 2020, deux centres régionaux de traitement de sols contaminés sont autorisés pour un usage public dans la région .

ACTIONS DU CREAT

Le CREAT assure une veille importante de cette thématique et il est intervenu à diverses occasions. En 2017, le CREAT avait été le seul participant à émettre des commentaires au ministère de l’Environnement dans le cadre de la consultation publique de renouvellement de l’attestation d’assainissement par Glencore Fonderie Horne. Le CREAT y dénonçait notamment que la norme actuelle pour l'arsenic, établie à 200 ng/m3 par le MELCC, réduite à 100 ng/m3 à compter de 2021. C’est encore 33 fois plus élevée que le critère du Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère de 3 ng/m3. Le CREAT a également soumis un mémoire dans le cadre du renouvellement de l’autorisation ministèrielle de la Fonderie Horne de 2022.

PROJETS DU CREAT

COMITÉS

Le CREAT siège le comité consultatif santé et environnement de Rouyn-Noranda du CISSSAT (anciennement le comité de suivi de l’étude de biosurveillance). Le CREAT a quitté le comité de liaison de  la Fonderie Horne à l’autmone 2022.

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