Baisse des normes sur le nickel : Un mépris gouvernemental pour la santé publique et l’environnement

7 avril 2022, Rouyn-Noranda, Val d’Or, Belcourt – Un large front commun d’organismes en Abitibi et au Témiscamingue dénonce avec virulence l’annonce de la décision du Québec d’affaiblir les normes de qualité de l’atmosphère relatives au nickel. La norme journalière passe donc de 14 ng/m3 à 70 ng/m3, ce qui autorisera les entreprises à exposer la population à 5 fois plus de nickel dans l’air par jour sans être imputables. Et malgré l’ajout d’une cible annuelle de 20 ng/m3, nous sommes loin de la recommandation de l’OMS de 2,5ng/m3.

« Cette décision purement économique fait fi de l’avis unanime des 18 Directions de santé publique de conserver la norme existante. Le lobby des entreprises émettrices de contaminants polluants dans l’air a eu raison de l’opposition unanime sur ce changement. Avec ce gouvernement, la santé n’est qu’un irritant à la bonne marche de l’économie. Nous sommes loin de voir le jour où la population de Rouyn-Noranda pourra respirer de l’air de bonne qualité », s’inquiète madame Mireille Vincelette, porte-parole du comité Arrêt des rejets et émissions Toxiques de Rouyn-Noranda (ARET).

Force est de constater que le dépôt des mémoires du CREAT, du comité ARET et du REVIMAT et des multiples autres organismes du Québec n’ont été qu’un coup d’épée dans l’eau. Le gouvernement avait fait son nid. La période de consultation n’était qu’une formalité. Le gouvernement n’a aucune écoute quand vient le temps de plaire à l’industrie.

« Nous ne pouvons pas laisser tomber nos revendications au droit à un environnement sain au Québec. C’est un recul majeur selon le principe de santé et de qualité de vie de la Loi québécoise sur le développement durable. Le laxisme gouvernemental, concernant la règlementation et le suivi de la qualité de l’air au Québec affecte la santé des populations à proximité d’entreprises polluantes », d’insister madame Clémentine Cornille, directrice générale du Conseil de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue.

Pour le front commun, cette décision jette une douche froide. Comment prendre au sérieux un gouvernement sur son engagement environnemental quand son premier réflexe est d’affaiblir une norme de qualité de l’air. La santé et l’environnement doit être la priorité de tous les élu.e.s et non un discours d’éco blanchiment.

Les organismes à appuyer la démarche, en date d’aujourd’hui et classés en ordre alphabétique :

  • Action boréale

  • Centre Entre-Femmes

  • Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT)

  • Comité Arrêt des rejets et émissions toxiques de Rouyn-Noranda (ARET)

  • Comité citoyen de protection de l’esker

  • Conseil central de l'Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec (CCATNQ-CSN)

  • Mères au front - Rouyn-Noranda

  • Mères au front - Val-d’Or

  • Regroupement vigilance mines de l’Abitibi et du Témiscamingue (REVIMAT)

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