PORTRAIT RÉGIONAL DES RESSOURCES FORESTIÈRES

  • La forêt revêt une haute importance d’un point de vue économique, touristique et culturel pour la région. Le territoire forestier de l’Abitibi-Témiscamingue couvre une superficie de quelque 54 800 km carrés, ce qui équivaut à 85 % de l’ensemble du territoire. Cette superficie boisée correspond à 11 % du couvert forestier de la province. Le territoire forestier régional est principalement constitué de terres publiques (89 %). On retrouve au nord-ouest de la région, dans la municipalité de Duparquet, des arbres parmi les plus anciens de l’est du continent, allant jusqu’à 1 200 ans.

    La gestion forestière en terres publiques se base sur un découpage territorial différent de celui des régions administratives. En effet, la Direction régionale (DR 08) de du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs (MFFP) a plutôt découpé le territoire en unités de gestion, qui forment le territoire de gestion. Certaines portions du territoire du Nord-du-Québec et de l’Outaouais se retrouvent ainsi dans les limites du territoire de gestion de la DR 08. La planification des activités d’aménagement forestier comporte deux plans élaborés sur la base d’un aménagement durable et à la suite d’une concertation régionale, soit les PAFIO et les PAFIT.

  • Du sud au nord, les forêts de la région appartiennent aux domaines bioclimatiques de l’érablière à bouleau jaune (13 % du territoire), des sapinières à bouleau jaune (30 %) et à bouleau blanc (51 %) et de la pessière à mousses (6 %). La superficie forestière productive (produisant au moins 30 m3/hectare en moins de 120 ans) totale de la région est de 50 977 km2, dont 91 % sont sous gestion publique assujettie à la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier.

    Cette loi fait une large place à l’aménagement forestier écosystémique, qui vise à maintenir la biodiversité et la viabilité des écosystèmes en diminuant les écarts entre la forêt aménagée et la forêt naturelle. L’objectif est de ne pas dépasser 20 % d’altération élevée par unité d’aménagement (UA).

    En 2018, cet objectif était atteint dans les deux UA les plus au sud (Témiscamingue). Les niveaux d’altération élevés des cinq UA plus au nord suggèrent que des stratégies d’aménagement particulières devraient y être déployées pour rétablir leur naturalité.

  • L’exploitation forestière fragmente le territoire par la construction de chemins. En 2019, on trouvait 62 629 km de chemins multiusages3, soit 1,2 km pour chaque km2 de forêt productive. Ce morcellement réduit la qualité des habitats fauniques, altère l’environnement physico-chimique, favorise l’établissement d’espèces exotiques et augmente l’utilisation humaine du territoire.

  • Parmi les inconvénients des épidémies d’insectes défoliateurs, il y a la diminution du volume de bois disponible à la sylviculture et la migration d’espèces floristiques4. Les avantages sont le recyclage des nutriments dans les sols, la création de nouveaux habitats et la pollinisation. Une épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette est en cours dans la région, expliquant l’accroissement important de la superficie annuelle défoliée (de 152 483 hectares en 2013 à 2 551 559 hectares en 2020). Cet insecte affecte principalement les forêts de sapins et d’épinettes5. La dernière épidémie de livrée des forêts a affecté principalement les forêts de peuplier faux-tremble entre 2014 et 2017. L’industrie peut récupérer une partie des arbres affectés par les épidémies, mais il est important de laisser sur place une partie du bois mort dont dépendent plusieurs processus écologiques.

  • Les feux de forêt font partie du processus de régénération des forêts boréales8. De 2010 à 2019, la région a surtout été affectée par de petits incendies (en moyenne 2,2 ha par brasier), dus aux activités humaines (récréation, foresterie, chemins de fer, etc.), excepté un incendie majeur allumé par la foudre en 2013. Une partie du bois brûlé peut être récupérée par l’industrie, mais des zones doivent être laissées intactes pour les espèces fauniques et floristiques associées aux brûlis.

  • La Stratégie nationale de production de bois vise à consacrer 25 % du territoire forestier à des aires d’intensification de la production ligneuse (AIPL) où les travaux sylvicoles intensifs augmenteraient la valeur par unité de surface. Alors que les cibles régionales sont encore en élaboration, les AIPL font l’objet de préoccupations quant aux risques pour la biodiversité locale.

  • En juillet 2020, diverses organisations ont signé une entente en vue du reboisement de terres privées en friche des quatre MRC de l’Abitibi pour stocker du carbone et lutter contre les changements climatiques tout en protégeant le patrimoine agricole. Environ 3 millions d’arbres seront plantés sur 138 000 ha d’ici la fin 20211.

  • La certification forestière est un processus volontaire par lequel un organisme indépendant reconnaît le respect de normes d’aménagement durable des forêts. En 2018, 90 % de la forêt régionale était certifiée par le Forest Stewardship Council (FSC) ou par la Sustainable Forestry Initiative (SFI).

LES ACTIONS DU CREAT

Comme tous les Conseils régionaux de l’environnement, le CREAT est invité à siéger aux tables locales de gestion intégrée des ressources et du territoire (TLGIRT) selon l’article 55 de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier.

Une TLGIRT est mise en place « dans le but d’assurer une prise en compte des intérêts et des préoccupations des personnes et organismes concernés par les activités d’aménagement forestier planifiées, de fixer des objectifs locaux d’aménagement durable des forêts et de convenir des mesures d’harmonisation des usages ».

En Abitibi-Témiscamingue, 4 TL GIRT sont actuellement actives, soit celle de la Ville de Rouyn-Noranda, et celles des MRC de Témiscamingue, d’Abitibi et de la Vallée-de- l'Or.

Le CREAT a également participé aux travaux de la Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire (CRRNT) entre 2013 et 2015.

Le CREAT a également coordonné quelques projets en lien avec la thématique forestière, tel que le Projet faune et aménagement forestier dans la MRC d’Abitibi, les 3 phases du projet portant sur l’engoulevent bois-pourri, le projet sur les vieux cèdres du lac Duparquet, etc.

 

COMITÉS

Le CREAT siège sur les Tables de gestion intégrée des ressources et du territoire (TLGIRT) des unités de gestion forestière de la région, ainsi que sur des comités thématiques de ces TLGIRT.

PROJETS DU CREAT

Publications reliées