Arsenic à Rouyn-Noranda : La situation de confinement préoccupe le CREAT

Rouyn-Noranda, le 20 avril 2020 – Le Conseil régional de l’environnement de l’AbitibiTémiscamingue (CREAT) est préoccupé par la situation de confinement à Rouyn-Noranda alors que les concentrations d’arsenic dans l’air ambiant du quartier Notre-Dame ont augmenté de 30 % entre 2018 et 2019.

Plusieurs endroits à travers le monde profitent d’une amélioration temporaire de la qualité de l’air par une diminution des émissions atmosphériques, en raison notamment du ralentissement des activités économiques et du transport. Bien que les mesures prises pour limiter la propagation du Covid-19 puissent améliorer la qualité de l’air, le CREAT constate que ce n’est pas le cas à Rouyn-Noranda. En consultant régulièrement le site Internet de l’Indice de la qualité de l’air, aucune amélioration notable n’est enregistrée aux deux stations de mesures sur le territoire de la ville. Au contraire, d’importants pics de pollution en dioxyde de soufre (SO2)sont régulièrement observés, ce qui préoccupe particulièrement le CREAT.

Il faut savoir que les polluants mesurés en continu sont le SO2 à la station du secteur centre-ville et les particules fines (PM2,5), l’ozone (O3) et le SO2 à la station du secteur montée du Sourire. En ce qui concerne les émissions d’arsenic et de métaux lourds, les résultats du suivi environnemental ne sont pas rendus publics par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements climatiques (MELCC). Il n’est donc pas possible pour la population d’évaluer si la situation s’est améliorée ou non depuis le début du confinement. En ce contexte de pandémie, le CREAT est préoccupé par les effets à la santé pouvant découler d’une exposition aux polluants atmosphériques combinée avec une infection au Covid-19, notamment pour les personnes vulnérables.

Glencore fonderie Horne annonçait dernièrement avoir réduit ses effectifs de 80 %, alors que son niveau d’activité était maintenu. Selon Mme Jacinthe Châteauvert, présidente du CREAT : « Il serait important pour la population de Rouyn-Noranda d’obtenir plus d’information sur l’état de la situation des émissions atmosphériques en ce contexte de confinement, puis lors de la relance des activités économiques. L’entreprise est-elle en mesure de répondre aux exigences environnementales avec une centaine d’employés sur le site contre plus de 680 habituellement ? » Selon le CREAT, la réglementation doit être appliquée et contrôlée de manière rigoureuse, même dans un contexte de ralentissement économique.

Rappelons qu’un comité interministériel a été formé afin d’évaluer le plan d'action et les pistes de solution fournis par Glencore fonderie Horne, ainsi que de définir une cible intérimaire ambitieuse des émissions d'arsenic dans l'air. « On ne doit pas remettre à plus tard des décisions d’une telle importance en matière de santé publique », conclue Mme Châteauvert.

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À propos du CREAT

Le CREAT est un organisme qui regroupe des intervenants de la région de l’Abitibi-Témiscamingue afin de protéger l’environnement, en accord avec les principes du développement durable. Fondé en 1995, le CREAT intervient sur divers dossiers environnementaux, dont les changements climatiques, la gestion des matières résiduelles, les espèces envahissantes, la mobilité durable, la protection de la biodiversité, de l’eau et des milieux naturels, ainsi que les impacts de l’industrie minière et forestière.

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